Les Charlots - Ah viens

Attention ! C'est léger. Une paire de fesse, une culotte qui bée (oui, elle bée !), un tatouage effroyable. La pochette annonce la couleur. Les Charlots font en 1985 un album concept avec des chansons carrément hard. L'album des chansons classées X comporte des trucs inintéressants comme la face B ici présente, nommée Neurochimie mon amour et sous-titrée Coit à Tokyo. Heureusement, des morceaux de bravoure sont là tels que Ah viens ! qui est, en toute objectivité l'un des meilleurs morceaux du groupe.
C'est un peu le problème des Charlots: tout n'est pas bon. Sur une carrière en dents de scie dans la chanson; de nombreux titres, souvent des reprises, n'ont vraiment pas d'intérêt. A force d'user et d'abuser de l'humour sous toutes ses formes, ils ont fini par se faire rire eux, mais pas forcément le public. Ce n'est pas le cas de cette oeuvre.

Ah viens ! est un must, un classique, une splendeur. J'ai découvert ce titre en 2001 dans une salle informatique de l'université de Nancy 2 sur un site qui propose des bides, je suis resté scotché par cette composition d'exception.
Je vous explique: Outre le slow décapant écrit pour l'occasion, les Charlots ont ajouté des paroles où le double-sens est érigé (c'est le cas de le dire) en art. Le principe est de couper chaque vers au bon endroit pour que l'auditeur croit que l'interprète va dire une saleté.

Exemple gratuit:
"Ma chatte... s'endort sur le sofa
Je t'allume... une cigarette
Je te mets un doigt... de Vodka
Et te suss... ure des mots tout bêtes" 

Imaginez bien que mon préferé reste le troisième vers. On a aussi dans le refrain "Où l'on sent cul... miner" , qui me rend hystérique. Ajoutons à celà que ce titre est chanté en duo. D'un côté, un Gérard Rinaldi en pleine forme, langoureux, suave et moite à souhait. De l'autre, une chanteuse chaude comme la braise, se planquant sous le pseudonyme très fin de Debbie Stoockett, et semblant être... Nicole Croisille. Alors là, délire intégral, explosion de culottes et orgies romaines, on en peut plus et les zygomatiques se décoincent à toute vitesse.

Je me suis longtemps posé la question: ce titre ne serait-il pas une parodie d'Amoureux fous de Herbert Léonard et Julie Pietri? Si c'est le cas, c'est au delà de toutes mes espérances. Ce 45 tours est très difficile à trouver. Pour ma part, je suis tombé dessus tout à fait par hasard lors d'un voyage mythique à Bruxelles entre le Manneken-Pipi et une barquette de frites en pleine nuit. Ce disque, dans sa version promotionnelle donc sans la pochette représentée au dessus, est l'un des joyaux de ma collection. Et je ne rigole pas.

Fiche technique:

Les Charlots

Ah viens / Neurochimie mon amour (Coït à Tokyo)

Barclay

1985

Paroles et musique:
Face A: G. Rinaldi / J. Sarrus / G. Filipelli / P. Michel
Face B: G. Rinaldi / J. Sarrus / G. Filipelli

Et la chanson (prestation télévisuelle où Debbie Stoockett est interpretée par Gérard Filipelli, qui ne connaît pas la chanson, semble t-il. Le playback est complètement raté et ça gâche un peu le plaisir. En revanche, Gérard Rinaldi en chanteur de charme, c'est de la bombe, baby: