Dalida - Génération 78

Avec ce disque, on peut tenter de trouver un rapport - même lointain - entre Dalida et Laurent Voulzy... Si tant est que la question vous ait traversé l'esprit un jour !
Dalida a donc fait une sorte de Rockcollection. Tout comme Voulzy, elle a fait un medley fleuve qui ne se limite pas à un assemblage moche sans queue ni tête; tout comme Voulzy, elle reprend des tubes d'il y a vingt ans à l'époque; tout comme Voulzy, elle raconte une histoire. Néanmoins, la ressemblance s'arrête là car là où Voulzy reprend les grands tubes des autres, Dalida reprend les siens. Ca pose évidemment bien moins de problèmes avec les droits d'auteur quand on est l'interprète d'origine.

Dans la chanson de Dalida, tout se lie grâce à un petit refrain original où elle semble se parler à elle-même. Elle évoque ses grands succès et les souvenirs qu'ils provoquent, tout ceci sur un air disco de bon aloi. On retiendra Volare, Come prima ou encore Les gitans dans les meilleures allusions et J'attendrai dans les reprises les moins intéressantes - car elle existait déjà en version disco.
Les deux enchaînements les plus intéressants et spectaculaires restent d'abord le téléscopage Darladirladada / Paroles Paroles. Celui-ci révèle néanmoins des sentiments profonds et contradictoires chez moi. En effet, darla dirladada semble ne jamais avoir été compris par personne. Cette chanson parle clairement de suicide et on y colle ici une rythmique disco qui n'a donc rien à voir avec le sujet traité. Le sens profond de ce titre est bizarrement conservé avec l'enchaînement sur Paroles Paroles qui semble conclure sur ce contresens et venir nous dire que tout ceci n'est pas si important. A croire que quelqu'un se serait enfin intéressé aux paroles de ce titre devenu, dans une version complètement différente, l'hymne du club Med.

Dans un second temps, il faut souligner un joli mashup, c'est à dire un mélange de deux chansons pour en faire une nouvelle (j'ai appris le mot hier matin en écoutant Vincent Perrot sur RTL, je n'ai donc aucun mérite). Ce mashup imbrique Salma ya Salama dans Bambino, si j'ose dire... et le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux chansons réunies donnent une sorte de plus-value finale à ce pot-pourri.
L'ensemble est frais, c'est bien fichu et c'est agréable à entendre. Là où d'autres se sont pris les pieds dans le tapis à force de vouloir être dans l'air du temps, celui de Dalida résiste aux modes et perdure. Cette chanson me rend nostalgique d'une période que je n'ai pas connu, c'est un peu le paradoxe principal qu'on recncontre souvent, quand on est comme moi un collectionneur d'un autre temps.

Il me manquait ici l'essentiel, nous n'avons pas fait un sort au jeune homme de la pochette. Il s'agit de Bruno Guillain. Alors proche de Dalida, on le retrouve sur certaines prestations télé de la chanteuse où on peut le voir sautillant et bondissant tel un marsupilami... ou un jeune délinquant, tout dépend de vos phantasmes. Il s'essayera à une carrière musicale puis passera aux arts plastiques. Ce beau jeune homme nous a quitté en 2011, ce qui ajoute encore de la nostalgie à ce chouette agglomérat de vieilles chansons.

Fiche technique:

Dalida

Génération 78 (Part. 1 et 2)

Carrère

1978

Paroles et musique:
L'ensemble des auteurs de toutes les chansons citées dans ce medley
(Mais non, c'est pas de la flemme... Il y en a juste beaucoup trop)

Et la chanson: Dalida en prestation dans Midi-première sur une scène minuscule et verdoyante. On a peur pour elle, tellement c'est minuscule et verdoyant d'ailleurs... Elle est même à rien de se payer le youka, quand elle tourbillonne. A noter la présence de Bruno Guillain, son alter-ego sur fond bleu, et une apparition christique de Danièle Gilbert, se trémoussant timidement sur un canapé.

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