Patrick Juvet - Megalomania
Un autocollant n'aurait pas été collé négligemment sur la pochette, je vous assure que ça donnerait mieux. Cette photographie de Patrick Juvet n'est autre que celle que l'on retrouve sur la pochette d'Où sont les femmes, la même année... mais non-inversée. L'idée de la proposer dans l'autre sens est tout simplement géniale car cela donne du sens à la trajectoire discographe du bel helvète: Autant le tube disco et indémodable de Juvet qu'est Où sont les femmes profite plein pot d'une mode de manière absolue, autant Mégalomania est un poil décalé en l'an de grâce 1977.
Je connais cette chanson depuis fort longtemps. Un de mes premiers CD - car il a bien fallu se mettre au CD un jour - était une compilation de Patrick Juvet. J'avais tout de suite accroché sur ce titre surprenant, rock lorgnant vers Elton John, voix rappelant irresistiblement Bowie.
Le chanteur, fin musicien et brillant interprète quoiqu'on en dise, se glisse dans la peau d'une star qui se la raconte, pratiquant des frasques insensées: richesse visible, sexualité débridée, alcoolisme exacerbé... La question qui vient est forcément est la suivante: Est-ce que tout ceci est autobiographique? Assurément, on peut le croire. Juvet glissera gentiment vers ces excès au début des années 80, pilonnant clairement sa carrière, avant de tenter de multiples come-backs, comme celui de 1991 avec le chouette Solitude.
La face B, tout comme sa grande soeur, est écrite par Jean-Michel Jarre.
Attention, je n'ai pas dit 'composée", j'ai bien utilisé le participe passé "écrite". A cette époque, Jarre est parolier pour Juvet mais aussi pour Christophe et Gérard Lenorman. Jessica fait partie de ses textes, et le moins que l'on puisse dire, c'est que celui-ci est très sympa, même si son plus beau reste Les paradis perdus de Christophe. On y évoque une histoire d'amour plus ou moins ancienne avec la sus-nommée Jessica, qui serait allemande (on y parle de la Bavière) et accueillante. Patrick Juvet s'occupe d'une musique commençant par un orchestre qui s'accorde et continuant avec une fanfare lente. La voix chuchotante de l'interprète donne du second degré à l'ensemble. Une bonne face A avec une bonne B, ça fait toujours du bien.
Fiche technique:
Patrick Juvet
Megalomania / Jessica
Barclay
1977
Paroles et musique:
J.M. Jarre / P. Juvet
Et la chanson: Et une vidéo qui propose de désosser l'album Paris by night dont sont issus les deux chansons. C'est instructif et forcément mieux que l'autre vidéo que j'avais trouvé à base de photos qui ressemble fort à ce qu'on peut faire en vacances.