Sylvie Vartan - Georges

Cette chanson semble tout droit sortie d'un show des Carpentier. C'est d'ailleurs la bonne période puisque nous sommes en 1977, que le disco déferle méchamment sur l'hexagone et que Sylvie Vartan, comme d'autres stars des années 60, fait visiblement feu de tout bois (mais pas autant que dans les années 80) pour rester en haut de l'affiche... Sauf que là, c'est très réussi. Malgré cette pochette effrayante où elle semble avoir piqué la moumoute à Polnareff et les fringues de Candy, elle réussit une chanson délicieusement kitsch au second degré entièrement assumé.

Sous-titré Disco-Tango, le titre débute par des rythmes discos stéréotypés et  par une histoire du même tonneau : une discothèque, une fille qui s'ennuie et un fils de cheikh (chèque) terriblement argenté sur lequel elle a précédemment jeté son dévolu... Quand entre Georges, le fils de Valentino ou de Carlos Gurdel (selon les couplets)... Alors là, on voit très bien dans ce rôle Jean Dujardin quand il jouait OSS117 : Imbu de sa personne et goujat mais pourtant, avec une aura extraordinaire, un magnétisme éblouissant, un appel au sexe débridé indéniable.
Le refrain devient sauvagement tango avec une Vartan en pamoison, totalement second degré, qui minaude comme une perdue. Les choeurs font le reste et ce petit sketch de prime abord insignifiant surclasse toutes les parodies de chanson d'amour du monde.

Malheureusement, la face B ne suit pas le même exemple. C'est une chanson engagée, mais être engagé veut dire être profond, être subtile, chercher les images qui font mouche afin de ne pas proposer quelque chose de mal ficelé, dont le résultat frise alors joyeusement le ridicule. Ce titre, Arrête de rire, c'est ce qui ne faut pas faire en matière d'engagement.
Ce titre fonctionne sur un rythme claudicant et une musique, il faut bien l'avouer, pas si mal... Mais les paroles ! C'est l'histoire d'une fille amoureuse d'un gars qui se drogue. En terme de clichetons, tout y passe : la cigarette étrange, les faux paradis et les sables mouvants, l'abandon aussi, le bad trip. C'est trop facile pour être réussi, trop naïf pour être pris au sérieux. Sylvie Vartan ne démérite pas à l'interprétation mais c'est rapidement ennuyeux et ça donne envie de remettre Georges, et de le remettre encore.

Fiche technique:

Sylvie Vartan

Georges / Arrête de rire

RCA

1977

Paroles et musique:
Face A: T. Strasser / C. Simon / G. Hall / M. Mallory / P. Billon
Face B: H. Warren / J.M. Rivat

Et la chanson: Difficile de trouver une vidéo à partager de cette chanson. En voici une qui, malgré le son très médiocre, a le mérite de proposer Sylvie chantant en direct avec ses danseurs. A noter que le danseur qui fait Georges ne colle pas du tout avec mon phantasme décrit ci-dessus.

Comments

[PETER]

trop nul, c'est vraiment une chanteuse ?

[michelle]

mais quelle nullité