Le grand orchestre du Splendid -Le grand léchant mou
Rares sont les groupes parodiques ou les formations « à boire » qui font dans le brillant. Souvent, ce sont des chansons un peu faciles dont l'écriture et l'ambition sont assez limités... Et c'est bien normal, on ne demande pas à La danse des canards ou à la Merguez-partie de délivrer un message philosophique. Pourtant, le grand orchestre du Splendid, tout comme les Charlots d'ailleurs, arrivent à insuffler un esprit de non-sens, de joyeuse anarchie à la Gotlib. Dans Le grand léchant mou – dont la pochette tombe certainement sous le coup du copyright violé en toute souplesse puisqu'on y voit sans détours le loup – stylisé – et la pin-up – préhistorique ici de Tex Avery.
Cette chanson est en fait un pastiche de Kassav. On y retrouve cet échange entre le soliste et les choeurs mais la différence réside dans le faite qu'on y parle d'une bestiole qui lèche, qui « langue » tout. Elle « langue » donc pelle-mêle des indéboulonnables comme Madonna, Jane Birkin ou Cristophe Lambert mais aussi des icônes de l'époque comme la Cicciolina ou les Coco Girls. C'est typiquement le genre de chanson qui remonte le moral. Le groupe du fils de Jean-Marc Thibault interprète une chanson qui constitue une réminescence d'enfance pour moi.
La face B est une sorte de Jurassic Park avant l'heure mais sur un rythme de musique africaine. On y trouve une structure à la Macao. La voix masculine alterne tout comme sur la face A avec des choeurs. L'histoire est loin d'être claire. A priori, on cherche un diplodocus. Les bruitages de nature présents sur le vinyl sont vieillots et la chanson un peu longue mais c'est une honorable face B.
Le grand orchestre du Splendid en a fait de chouettes, on se moque facilement du côté facile de ces productions mais, mine de rien, une chanson légère et fine, ce n'est pas facile à écrire. Cette chanson est l'une de celles qui, à mon avis, met la banane de manière irréversible et jouissive.
Fiche technique:
Le grand orchestre du Splendid
Le grand léchant mou / Diplodocus
Lederman
1987
Paroles et musique:
X. Thibault / J. Delaporte
Et la chanson: Juste un pochettoscope avec la chanson... mais qu'elle fait du bien cette chanson.